Bonjour !
Les textes de ce culte ont été utilisés le 14 mai 2023 par Luc Nirina Ramoni, pasteur. Bonne lecture !
Capitule du jour
Dieu a ressuscité le Seigneur et il nous ressuscitera aussi par sa puissance. (1 Corinthiens 6, 14)
Psaume 138
1 Seigneur, je veux te louer de tout mon cœur !
Devant les puissances des cieux,
je te célébrerai par mes chants,
2 et je m’inclinerai devant le temple qui est le tien.
Je louerai ton nom à cause de ta bonté et de ta vérité,
car tu as fait plus que tenir ta promesse, plus que ce que l’on attendait de toi.
3 Quand je t’ai appelé, tu m’as répondu ;
tu m’as rempli de courage et de force.
4 Seigneur, tous les rois de la terre te loueront
quand ils auront entendu ce que tu dis !
5 Ils célèbreront tes actions en chantant :
« La gloire du Seigneur est immense !
6 Si haut que soit le Seigneur, il voit les personnes qui sont humbles,
de loin il reconnaît l’orgueilleux. »
7 Si je marche au cœur de la détresse,
tu me rendras la vie malgré la colère de mes ennemis,
tu étendras la main, et ta main droite me sauvera.
8 Seigneur, tu fais tout pour moi.
Toi dont l’amour dure toujours,
n’abandonne pas maintenant
ceux que tu as créés de tes propres mains !
Actes 8, 5-8 + 14-17
Philippe se rendit dans la principale ville de la Samarie et y proclama le Christ. La population tout entière était très attentive aux paroles de Philippe quand elle l’entendait et qu’elle voyait les signes extraordinaires qu’il accomplissait. En effet, des esprits impurs sortaient de beaucoup de malades en poussant un grand cri et de nombreux paralysés et boiteux étaient guéris. Ainsi, la joie fut grande dans cette ville.
Les apôtres à Jérusalem apprirent que les habitants de la Samarie avaient accueilli la parole de Dieu et ils leur envoyèrent Pierre et Jean.
Quand ceux-ci arrivèrent en Samarie, ils prièrent pour les croyants afin qu’ils reçoivent l’Esprit saint. En effet, l’Esprit saint n’était encore descendu sur aucun d’eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Pierre et Jean posèrent les mains sur eux et ils reçurent l’Esprit saint.
1 Pierre 3, 15-18
Reconnaissez et honorez dans vos cœurs le Christ comme Seigneur. Tenez-vous toujours prêts à vous défendre face à tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous.
Mais faites-le avec douceur et respect ! Ayez une conscience pure, afin que ceux qui insultent votre bonne conduite de chrétiens aient à rougir de leurs calomnies. Car il vaut mieux souffrir en faisant le bien, si telle est la volonté de Dieu, plutôt qu’en faisant le mal.
En effet, le Christ lui-même a souffert à cause des péchés des humains, une fois pour toutes, lui l’innocent, pour des coupables, afin de vous amener à Dieu. Il a été mis à mort dans son corps humain, mais il a été rendu à la vie par l’Esprit saint.
Jean 14, 15 – 21
Si vous m’aimez, vous obéirez à mes commandements.
Je demanderai au Père de vous donner quelqu’un d’autre pour vous venir en aide, qui sera avec vous pour toujours : c’est l’Esprit qui révèle la vérité. Le monde ne peut pas le recevoir, parce qu’il ne le voit pas ni ne le connaît. Vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous et qu’il sera toujours en vous.
Je ne vous laisserai pas seuls comme des orphelins ; je viendrai auprès de vous. Dans peu de temps le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez, parce que je vis et que vous vivrez aussi.
Ce jour-là, vous comprendrez que je vis uni à mon Père, que vous êtes unis à moi et moi à vous.
Celui qui reçoit mes commandements et leur obéit, voilà celui qui m’aime. Celui qui m’aime sera aimé par mon Père ; je l’aimerai aussi et je me ferai connaître à lui. »
Prédication
Ce qu’on appelle le «Discours après la Cène», ce sont les chapitres 14 à 17 de l’Évangile de Jean. L’évangéliste y a ramassé, condensé toute une série d’enseignements de Jésus, enseignements qu’il avait donnés un peu avant son départ. C’est comme le testament de Jésus. Et, vous le savez, quand quelqu’un fait son testament, il essaie d’y mettre tout ce qu’il a de plus précieux dans sa vie, dans ce qui fait son existence. Jésus, lui aussi, avant de quitter visiblement cette terre, nous a laissé, à chacun de nous, ce testament, ces paroles si précieuses. Des phrases très condensées, où tout compte.
Qu’est-ce qu’il nous dit, aujourd’hui, dans ce court extrait de son testament ? Au début et à la fin de ce passage, il nous dit : «M’aimer, moi Jésus, cela veut dire obéir aux commandements.» On peut inverser la formule, et, d’ailleurs, Jésus lui-même l’inverse. Il ajoute : «Obéir aux commandements, c’est m’aimer. M’aimer, moi. Celui qui aime garde mes commandements. Celui qui garde mes commandements vit dans l’amour. Il vit en moi.»
Dans cet extrait du testament, il nous dit une deuxième chose : «Je vous donne mon esprit.» Et, je ne sais pas si vous l’avez remarqué à l’audition de ce passage, l’une des œuvres de l’Esprit, le signe de l’efficacité de l’Esprit de Jésus en nous sera manifesté par une chose qui revient sans cesse dans ce texte : «Vous me verrez vivant.» Plusieurs fois revient le mot «voir». Or, il se trouve que non seulement les enfants, mais nous aussi les adultes, nous pensons bien souvent qu’il nous serait plus facile de croire si nous pouvions voir. Or, Jésus insiste plusieurs fois dans ce texte : si vous êtes remplis de l’Esprit, si vous êtes capables de laisser l’Esprit vous transformer, vous me verrez vivant. Le monde est incapable de me voir. Mais vous, croyants, vous pouvez me voir.» Qu’est-ce que cela veut dire ?
Je pense qu’il ne s’agit pas de voir avec nos yeux de chair. Ce serait trop simpliste : il n’y aurait pas besoin de foi. D’ailleurs, je le dis parfois : la foi, c’est le contraire de la certitude. S’il y a une évidence, alors la foi n’est plus mise ne œuvre. Mais qu’est-ce que c’est que cette vision intérieure ? Qu’est-ce qui fait qu’on peut dire du croyant qu’il vit «comme s’il voyait l’invisible» ? C’est de cela que parle Jésus : entrer, grâce à l’influence de l’Esprit, dans une telle intimité avec Jésus que l’on puisse voir, de toute évidence, la présence agissante du Christ dans notre vie personnelle et dans la vie de notre monde.
Il y en a un bel exemple, je crois, dans le récit des Actes des Apôtres que nous entendions tout à l’heure : le récit du travail missionnaire de Philippe en Samarie. Qu’est-ce qui s’est passé ? Une persécution. La première persécution contre les disciples de Jésus, après sa mort et sa résurrection. Ça se passe à Jérusalem, où l’on commence à remarquer le petit groupe des frères. Parmi eux, un nommé Étienne, qui s’efforce de convaincre les Juifs que toute la Bible ne prend sens qu’en la personne de Jésus. Les Juifs ne veulent pas en entendre parler. Étienne, c’est un intellectuel. Ses interlocuteurs sont incapables de répondre à ses arguments.
Le Sanhédrin le condamne et Étienne est lapidé. Immédiatement, nous dit le livre des Actes, la persécution se déchaîne. Raisonnablement parlant, humainement parlant, on pourrait pronostiquer la fin de cette petite secte de gens qui croient en un homme, Jésus, qui est redevenu vivant après être passé par la mort.
Et c’est bien cela, le projet des autorités juives : exterminer ces gens-là, ces quelques centaines d’empêcheurs de tourner en rond. Ensuite, on n’en parlera plus.
Or, les Apôtres, guidés par l’Esprit, disent immédiatement à ces frères de Jérusalem : «Allez-vous-en ! Sauvez-vous devant la tempête.»
Et voilà que les chrétiens vont se disséminer à travers toute la Palestine, et l’on retrouvera, quelques mois plus tard, des petites communautés de disciples dans toutes les petites villes, dans les villages, sur le bord de la mer, à Jaffa, à Césarée, en Samarie même (c’est là que se rend Philippe). On en retrouvera même à Damas, en Syrie.
On a cherché à détruire cette petite secte. Quel est le résultat ? Le christianisme s’est amplifié, s’est répandu à travers tout le pays. Bientôt même, il va germer en territoire païen. Vous voyez l’œuvre de l’Esprit ! C’est ce qui met en mouvement. C’est ce qui nous permet de ne pas rester installés, de ne pas s’encroûter.
Et je me dis parfois : nous autres, gens d’Églises traditionnelles, est-ce que nous ne risquons pas aujourd’hui de dépérir, en attendant de mourir de notre «belle» mort. Il n’y a plus de persécutions, pour nous, bien sûr, mais un lent recul de nos forces … Et devant ce déclin progressif, sans doute par peur de hâter notre mort, nous ne faisons pas trop de bruit, pas trop de vagues. Nous le fêterons dans quelques jours, mais nous qui sommes ici ce matin, nous avons tous reçu un jour cet Esprit de Pentecôte qui s’est manifesté la première fois sous la forme d’un vent violent, qui ouvrait les fenêtres. Nous l’avons tous reçu. Qu’est-ce que nous en faisons ? Sommes-nous de ces gens en mouvement, capables de porter cet Esprit de liberté, de vérité, d’initiative, qui nous fera toucher du doigt l’action, la présence souterraine, aujourd’hui, du Christ vivant parmi nous, dans notre monde. Est-ce qu’au contraire, ayant évacué l’Esprit de notre vie, nous n’avons pas sombré dans la routine et la désespérance ? Est-ce que nous ne sommes pas des chrétiens installés, c’est-à-dire des gens qui ne sont plus levain dans la pâte ? Je ne voudrais pas être pessimiste. Je voudrais simplement regarder ce qu’est notre communauté d’aujourd’hui, ici, à Bienne. Ne pas m’adresser, ne pas nous adresser des témoignages d’autosatisfaction. Mais bien, au contraire, prier l’Esprit qui soufflait sur Philippe, sur les Samaritains, sur la jeune Église, il y a deux mille ans, l’Esprit qui est vivant et à l’œuvre aujourd’hui, pour qu’il anime nos communautés. Je me dis que nous ne prions pas assez l’Esprit à l’instar de certaines communautés évangéliques amies.
Et justement, je me souviens, en disant cela, d’un étranger, qui s’était présenté à moi à la fin d’un culte et qui m’avait dit : «Vous savez, moi, je suis Yougoslave et je suis de l’Église de Pentecôte. Mais comme aujourd’hui je n’ai pas de moyens de transport et que je ne peux pas aller prier avec mes frères, eh bien, je viens prier avec vous.» Et je crois qu’il avait envie de secouer un peu notre poussière. Il s’adressait, en sortant, aux gens qui étaient là et leur disait : «Mais, il faut prier. Il faut prier l’Esprit.» Et je me suis dit : Ah, si nous avions simplement un peu de cette spontanéité qui nous ferait détruire, démolir tous nos respects humains, je suis certain que notre communauté serait plus vivante, que chacun de nous serait davantage témoin du Christ vivant, parce qu’il le verrait à l’œuvre aujourd’hui, chez nous.
Qui sait !?
Amen
Prions ensemble :
Dieu tout-puissant, en ce jour, fais en nous toutes choses nouvelles,
Renouvelle notre foi, notre espérance et notre amour.
Renouvelle nos volontés afin que nous te servions avec plus de joie, de vigilance que jamais.
Renouvelle le plaisir que nous trouvons dans ta parole et ton adoration.
Renouvelle la joie que nous trouvons en toi.
Renouvelle notre ardent désir de te voir reconnu par tous.
Renouvelle notre désir et nos efforts de servir autrui et prends soin de nous, ton peuple, qui se réclame de la croix de ton Fils et qui veut marcher dans la lumière et la puissance de ton Esprit,
Maintenant, et à jamais, par Jésus Christ notre Seigneur.
Amen.
Notre Père qui es aux cieux
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel …
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
pour les siècles des siècles.
Amen
Partageons cette bénédiction autour de nous :
Que le courage de Jésus donne des ailes à nos actions.
Que le souffle de Dieu affermisse notre communion.
Que le Règne de Dieu croisse au sein du monde.
Que Dieu nous bénisse,
Lui qui est la source, le chemin et le but de nos vies,
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.
Amen