Culte – Dimanche 10 janvier 2021

Sur le tableau «Les noces de Cana» de Paolo Veronese (XVIe siècle, Musée du Louvre, Paris) reproduit ici, vous ne trouverez pas trace des mariés … n’est-ce pas curieux ? Luc N. Ramoni, pasteur, vous invite ici à la réflexion dans un message narratif.

Capitule de la semaine : Jean 1, 14

Celui qui est la Parole est devenu un homme et il a vécu parmi nous, plein de grâce et de vérité. Nous avons vu sa gloire, la gloire que le Fils unique reçoit du Père.

Psaume 100

Gens du monde entier, faites une ovation au Seigneur.

Offrez-lui un culte joyeux, présentez-vous à lui avec des cris de joie.

Sachez-le : c’est le Seigneur qui est Dieu, c’est lui qui nous a faits, et nous sommes à lui. Nous sommes son peuple, le troupeau dont il est le berger.

En entrant dans son temple, acclamez-le ; dans la cour intérieure, exprimez vos louanges. Louez le Seigneur, remerciez-le d’être votre Dieu.

Oui, le Seigneur est bon, et son amour n’a pas de fin ; de siècle en siècle il reste fidèle.

Lecture du jour : Jean 2, 1-11

Deux jours après, il y eut un mariage à Cana, en Galilée. La mère de Jésus était là, et on avait aussi invité Jésus et ses disciples à ce mariage.

À un moment donné, il ne resta plus de vin. La mère de Jésus lui dit alors : « Ils n’ont plus de vin. »

Mais Jésus lui répondit : « Mère, est-ce à toi de me dire ce que j’ai à faire ? Mon heure n’est pas encore venue. »

La mère de Jésus dit alors aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira. »

Il y avait là six récipients de pierre que les Juifs utilisaient pour leurs rites de purification. Chacun d’eux pouvait contenir une centaine de litres.

Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d’eau ces récipients. » Ils les remplirent jusqu’au bord.

Alors Jésus leur dit : « Puisez maintenant un peu de cette eau et portez-en au maître de la fête. » C’est ce qu’ils firent.

Le maître de la fête goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais les serviteurs qui avaient puisé l’eau le savaient. Il appela donc le marié et lui dit : « Tout le monde commence par offrir le meilleur vin, puis, quand les invités ont beaucoup bu, on sert le moins bon. Mais toi, tu as gardé le meilleur vin jusqu’à maintenant ! »

Voilà comment Jésus fit le premier de ses signes miraculeux, à Cana en Galilée ; il manifesta ainsi sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

Prédication narrative

Je m’appelle Esther,

Et cette année, je fête mes 10 ans de mariage.

En fait pour tout vous dire, l’histoire que vous avez entendue tout à l’heure, je la connais bien moi puisque la mariée des Noces de Cana et bien c’est moi.

Je n’oublierai jamais ce jour d’abord parce que c’était le jour de mon mariage. Un jour comme ça, ça ne s’oublie pas !

Mais surtout parce que ce qui a suivi ce jour a profondément transformé notre vie à mon mari et moi.

Je me souviens encore de la semaine qui a précédé les noces.

Il a fallu préparer tant de choses, organiser, cuisiner, décorer, inviter et j’en passe.

Vous le savez bien vous-mêmes, une fête ça se prépare. Il faut de nombreuses petites mains, des bonnes volontés et des forces pour que la fête puisse avoir lieu.

Moi, j’avais en charge la cuisine et la décoration.

Mon mari lui comme le veut la coutume devait s’occuper du vin.

Et nous avons engagé un maître de la fête pour tout ce qui concernait l’organisation et l’animation.

Chacun de nous avions un rôle précis à tenir. Heureusement tout s’est déroulé à merveille mais il s’en est fallu de peu !

C’est ce que m’a raconté mon mari le lendemain.

Eh oui, il paraît qu’au milieu de soirée, lorsque la fête battait son plein, il n’y avait plus de réserves de vin. Vous imaginez si les convives s’en étaient rendus compte ! Nous aurions perdu la face, nous serions passés pour des hôtes mal organisés voire même un peu avares ! Parce qu’une fête chez nous sans vin, c’est un peu comme une tarte au citron sans citron. Ce n’est pas possible !

Eh bien figurez-vous que Marie, une tante éloignée de mon mari, était présente en cuisine à ce moment- là. Dieu soit loué !

C’est elle qui a constaté qu’il manquait du vin.

Les serviteurs nous ont raconté qu’elle est allée voir son fils Jésus qui était là avec ses amis, pour lui faire part de ce constat.

La réponse de Jésus a sa mère a été interprétée de bien des manières depuis qu’on raconte cette histoire. Ou la la la qu’est-ce qu’on n’a pas dit !

Certains ont cru qu’il lui disait : « Que me veux-tu femme ! » comme s’il était contrarié.

D’autres au contraire ont fait remarquer que s’il était vraiment énervé Marie n’aurait pas pris sa réponse pour un feu vert en allant demander aux serviteurs de faire ce qu’il ordonnerait.

Moi qui ai eu la chance de la rencontrer plus tard, je crois surtout que Jésus a dû lui répondre quelque chose comme :

« Quel obstacle y aurait-il entre toi et moi qui ferait que je ne t’exauce pas ? » ou encore

« Que se passe-t-il entre nous deux pour que tu saches déjà ce que je suis capable de faire ? »

En tous les cas, quelle que soit l’interprétation qu’on ait donnée à ce dialogue, Jésus s’est mis à donner des ordres aux serviteurs en cuisine. Il leur a demandé d’apporter les jarres de purification. Celles qu’on utilise normalement chez les juifs pour se purifier avant le repas.

Et puis, il leur a demandé de les remplir d’eau.

Une fois remplies, Jésus leur a proposé d’en apporter au maître de maison pour que la fête puisse continuer comme si de rien n’était !

Les serviteurs m’ont avoué qu’ils n’étaient pas très rassurés parce qu’ils n’avaient pas vu que l’eau s’était transformée en vin.

Le maître de maison a goûté au vin et quel ne fut pas son étonnement ! Parce que non seulement les jarres d’eau s’étaient transformées en jarres de vin, mais le vin était d’une grande saveur. Aussi bon que celui qui avait été servi au début des noces.

Il a été tellement surpris de cette belle attention du marié pour ses convives, qu’il est allé le voir personnellement pour le remercier !

Je m’en souviens très bien ! Nous l’avons vu arriver à notre table un grand sourire au lèvres et des yeux remplis d’un bonheur intense. Il a commencé à dire tellement de bien sur cette attention de mon mari, qui avait gardé du bon vin jusqu’à maintenant etc. etc. alors que mon mari lui n’y comprenait pas grand chose !

Il faut dire que sur le moment, nous étions tellement pris par les noces et la fête que nous n’avons pas cherché à en savoir plus. Ce n’est que le lendemain que nous avons interrogé les serviteurs pour savoir ce qu’il s’était passé.

Lorsque nous avons eu connaissance de l’histoire, nous avons voulu rencontrer ce Jésus pour le remercier. Et puis c’était fascinant tout de même ! Quel homme pouvait ainsi avoir le pouvoir de transformer l’eau en vin ?

Et pourquoi n’avoir rien dit à personne ?

Pourquoi être parti en laissant mon mari recevoir toute la reconnaissance d’un geste qui n’était même pas le sien ?

Nous l’avons retrouvé quelques temps plus tard, Jésus. Il prêchait près du lac de Tibériade. Il y avait tellement de monde ce jour-là. Il prêchait sur la venue du royaume de Dieu. Un royaume disait-il qui était fait de justice, de paix, d’amour et de liberté pour tous sans exclusion.

Son message était si nouveau, si fort et si percutant que nous en sommes restés abasourdis ! Il disait que ce royaume devait naître et grandir en chacun de nous. Que plus on l’accueillait en nous, plus nous serions remplis de joie et de plénitude. Tiens … j’y pense : c’est un peu comme l’amour qui a conduit à notre mariage.

Nous avons été tellement touchés par ses paroles que sommes devenus des disciples, comme tous ces hommes et ses femmes qui étaient là. Et nous avons assisté à d’autres signes comme la multiplication des pains et des poissons ce jour-là.

Aujourd’hui, avec le recul, avec tout ce qui s’est passé lors de sa mort, sa résurrection, nous avons mieux compris ce qu’il s’était passé lors de nos noces.

Notre Rabbi, notre Seigneur, avait en fait tout simplement opéré son premier signe ce soir-là.

Ce qui est étonnant lorsque j’y repense c’est que son premier signe n’a pas été une guérison extraordinaire ou un miracle incroyable.

Non : son premier signe s’est passé dans une fête humaine avec nos amis et nos familles. Un lieu de vie où la joie règne déjà, où les convives profitent d’une bonne table et vivent un temps de bonheur.

Et son premier signe, au fond, a été de permettre à cette fête de se prolonger.

Aujourd’hui je me dis que c’est ça le royaume, c’est comme ça que Dieu espère nous voir vivre. Comme des êtres capables de se réunir, de se réjouir ensemble, de célébrer la vie dans la joie et d’être heureux.

Alors depuis ces évènements, chaque jour qui passe, chaque fête, chaque repas que je prépare, je repense à tout ça et je me souviens que la préparation et l’organisation sont importants mais que tout ne dépend pas que de moi. Mais que je suis accompagnée par plus grand que moi.

Et laisser cette place à Dieu, me permet plus facilement de laisser une place à l’imprévu, à la rencontre, à l’échange. Et alors ma fête, mon repas prennent une saveur qui a le goût de l’éternité.

Amen

Intercession

Seigneur notre Dieu, reçois ce matin notre adoration et nos actions de grâces, car tu as fait briller ta lumière au sein des ténèbres et tu nous permets de contempler ta gloire au travers des signes qu’a opérés Jésus ton Fils.

Nous étions désabusés et indifférents, mais tu es venu éclairer notre chemin.

Renouvelle notre foi, notre espérance et notre amour. Fais-nous discerner les occasions que tu nous offres de te rendre témoignage, dans un monde menacé et au milieu d’une humanité désemparée.

Par la grâce de l’Esprit Saint, fais de nous une Église fidèle et vigilante.

Souviens-toi de celles et ceux qui n’ont pas encore vu briller l’éclat de l’Évangile et qui n’ont pas reconnu ton amour en la personne de Jésus : conduis-les toi-même à la rencontre du Christ.

Nous te bénissons de nous avoir promis que les ténèbres ne pourront jamais l’emporter sur ta lumière.

Nous te bénissons d’être notre Dieu et de permettre que nous soyons ton peuple, l’Église que tu rassembles du milieu des nations pour ta gloire.

Que chaque occasion de rencontre et de fête nous aide à nous rapprocher de toi par la grâce du Christ qui s’est donné pour nous. Que, dans le monde entier, ton Église te proclame et te loue, afin que les hommes connaissent ton salut.

Père, regarde avec bonté ta famille pour laquelle ton Fils s’est chargé de la croix et, pour l’amour de lui, veuille exaucer nos prières, toi qui es béni aux siècles des siècles.

Amen

Notre Père qui es aux cieux

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite

sur la terre comme au ciel …

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses

comme nous pardonnons aussi

à ceux qui nous ont offensés,

et ne nous laisses pas entrer en tentation,

mais délivre-nous du mal,

car c’est à toi qu’appartiennent

le règne, la puissance et la gloire,

pour les siècles des siècles.

Amen

Bénédiction (Philippiens 4, 7)

La grâce et la paix, qui dépassent tout ce que nous pouvons en comprendre, gardent vos cœurs et vos pensées, dans le nom du Christ Jésus, Amen